top of page
Rechercher

Bilan psychomoteur: comprendre les cotations et les résultats chiffrés

Photo du rédacteur: Jean-Guillaume LAVIELLEJean-Guillaume LAVIELLE

Republication d'un article rédigé par Aurélien D'IGNAZIO consultable ici

 

Lors du bilan psychomoteur, le professionnel croise des observations qualitatives (particularités comportementales, réactions émotionnelles, aisance corporelle…) avec des données quantitatives (les cotations et résultats chiffrés issus de différents tests et visant l’évaluation de certains domaines psychomoteurs).

L’objectif d’un test est de situer l’enfant par rapport à sa classe d’âge : est-il plutôt efficace dans le domaine évalué ? juste dans la moyenne ? relativement faible par rapport aux autres ? Les professionnels destinataires du bilan (médecin, enseignant, MDPH) sont particulièrement attentifs à ce point.

Ces tests ont été validés sur des critères de sensibilité (les résultats sont suffisamment discriminants), de fiabilité (ils ciblent un domaine précis), de standardisation (les protocoles de passation sont rigoureusement identiques) ainsi que d’étalonnage (chaque test a été passé auprès d’une large population de référence afin de pouvoir situer un résultat par rapport à une moyenne).

La considération des résultats des différents tests permet une interprétation (apporter une signification aux résultats) tout en situant la personne en fonction de son âge au regard d’une norme.



Concrètement ?

Concrètement, le praticien récolte des données lors de son bilan, sous différentes formes quantitatives (une quantité de points attribués, un temps écoulé, un nombre d’essais réussis…). Il s’agira de notes brutes, qui seront ensuite converties (à l’aide de tableaux de cotations et de calculs) en résultats étalonnés.

Ces résultats peuvent s’exprimer en notes standards (N.S), en déviations standards (D.S) ou encore en percentiles. Il s’agit de normes internationales communes à de nombreux tests d’autres professionnels (psychologues, neuropsychologues, médecins…) et sont utilisées dès les premiers mois de vie pour quantifier les mesures d’un bébé sur son carnet de santé.

Selon le domaine concerné, les notations permettent de situer un résultat comme :

-supérieur à la moyenne d’âge de l’enfant

-conforme aux performances attendues

-légèrement en deçà des performances attendues (nous parlerons de « zone de fragilité », pouvant évoquer un léger déficit à surveiller)

-nettement en deçà des performances attendues (nous parlerons de « zone pathologique », pouvant évoquer un trouble ainsi qu’une prise en charge adaptée)




Repères pour comprendre les différentes cotations

  • Les Notes Standards (N.S) (souvent exprimées par une note sur 19)

parenthèse technique : le terme de notes standards indique qu’il s’agit de résultats normalisés pouvant permettre la comparaison par rapport à une norme de référence. Ce type de résultat (provenant d’un échantillon statistique) n’est pas comparable avec une note de type résultat scolaire (provenant du barème d’un professeur). A titre d’exemple, une note standard de 11/19 peut sembler un score médiocre pour le « grand public » alors qu’elle correspond en réalité à un résultat tout à fait attendu au regard de l’âge de l’enfant.

-La moyenne absolue est de 10 mais on estime l’intervalle moyen (entre la moyenne haute et la moyenne basse) entre 7 et 13

-La zone de fragilité se situe entre 7 et 5

-La zone pathologique se situe pour un résultat inférieur ou égal à 4

  • Les Déviations Standards (D.S) (on retrouve également l’appellation note Z)

parenthèse technique : Les déviations standards correspondent à l’expression d’un score par rapport à la moyenne des scores d’un groupe dans une unité (fraction d’écart type). Elles permettent d’évaluer la dispersion des mesures autour d’une valeur moyenne.

-La moyenne absolue est de 0 D.S mais on estime l’intervalle moyen entre -1 D.S et +1 D.S

-La zone de fragilité se situe entre -1 et -2 D.S

-La zone pathologique se situe pour un résultat inférieur ou égal à -2 D.S

  • Les Percentiles (ou Rangs Centiles ou encore Centiles)

La traduction rigoureuse de l’anglicisme percentile est « rang centile ».

parenthèse technique : les rangs centiles fournissent une estimation de la position d’un enfant par rapport aux autres enfants de même âge. Il faut imaginer des centiles comme des portions d’un échantillon de référence de 100 portions de la même taille. Si un enfant se situe au centile 25, cela signifie que 75% des enfants du même âge ont obtenu un résultat supérieur à lui pour ce test.

-La moyenne absolue se situe au 50° centile mais on estime l’intervalle moyen entre le 15° et le 85° centile

-La zone de fragilité se situe entre le 5° et le 15° centile

-La zone pathologique se situe pour un résultat inférieur au 5° centile





Courbe de Gauss récapitulative des cotations

La plupart des tests sont construits de manière à ce que les performances observées dans la population générale suivent une courbe de Gauss. Celle-ci permet de montrer la répartition attendue dans la population dite « normale ». Elle se définit par une moyenne et un écart-type : la variation autour de la moyenne retrouvée dans la population constituée de sujets du tout-venant. Plus l’étalonnage est grand et plus le test est sensible.



Graphique réalisé par Élodie Lemoine, psychomotricienne D.E (www.assocalliope.fr)

Conclusion

Nous rappelons que l’intérêt des notations ne réside pas dans l’obtention de chiffres pour les chiffres mais dans leur interprétation au regard du fonctionnement global de la personne.


À titre informatif, nous pouvons citer quelques tests étalonnés de référence pouvant figurer dans le bilan des psychomotriciens tels que le Brunet-Lézine (Brunet, Lézine 1965 ; Josse, 1997) : évaluation du développement psychomoteur de la première enfance ; le M-ABC 2 (Marquet-Doléac, Soppelsa, Albaret, 2016) : évaluation du mouvement chez l’enfant ; la NP-Mot (Vaivre-Douret, 2006) : évaluation des fonctions neuro-psychomotrices de l’enfant ; la Nepsy II (Korkman, Kirk, Kemp, 2012) : évaluation du fonctionnement neuropsychologique de l’enfant ; le d2-R (Brickenkamp, 1967, 1998 : évaluation de l’attention concentrée ; le BHK (Hamstra-Bletz, 1987 ; Charles et al, 2003) : évaluation rapide de l’écriture chez l’enfant ; la Figure de Rey (Rey 1959 ; Wallon & Mesmin ; 2009) : évaluation des capacités visuo-spatiales et visuo-constructives ; le Profil Sensoriel (Dunn, 2010) : évaluation des spécificités sensorielles de l’enfant, ainsi que de nombreux autres.

Aurélien D’Ignazio, psychomotricien D.E


Sur le même sujet :

-Document de synthèse sur les tests de l’examen psychomoteur : http://www.psychomot.ups-tlse.fr/Testspsy.pdf

 
 
 

Commentaires


bottom of page